La CFE-CGC vient de prendre une décision lourde de conséquences et qui doit être expliquée. Alors qu’un accord sur la revalorisation des salaires minima commençait à prendre tournure dans la branche Chimie, les négociateurs de la partie patronale l’ont littéralement torpillé en l’assortissant d’une clause discriminatoire pour les salariés des petites entreprises.

Pour preuve : Il est indiqué dans ce projet d’accord qu’une autorisation d’absence rémunérée sera attribuée pour un enfant hospitalisé, mais uniquement dans les entreprises de plus de 50 salariés. Pour la CFE-CGC, il n’est pas acceptable qu’une telle discrimination puisse exister. Les dispositions d’un accord de branche doivent bénéficier à l’ensemble des salariés de cette branche. Nous n’avons jamais signé d’accord qui ne s’applique qu’à une partie des salariés.

Les entreprises de moins de 50 salariés représentent 83 % des établissements et 23% des salariés de la Chimie. En d’autres termes, cette mesure discriminatoire impacte directement 50 000 salariés…

C’est pourquoi la CFE-CGC Chimie a le regret de ne pas signer l’accord sur les salaires minimum et de devoir s’y opposer s’il devait être signé par une autre organisation syndicale. Au-delà même de la faiblesse de l’enveloppe accordée par le patronat (1,7% en deux étapes, janvier et juillet, ce qui représente en réalité 1,5% sur l’année alors que l’inflation selon l’INSEE est de 1,8%), nous ne pouvons accepter le principe d’écarter les plus vulnérables de nos accords de branche.

Depuis octobre 2017, le dialogue social est en panne dans la branche Chimie. Cela ne peut plus durer. Pour sortir de cette situation, nous proposons que les futures négociations de branche se déroulent désormais en commission mixte paritaire, c’est-à-dire une commission présidée par un représentant du ministre du Travail.