Crise de la chimie : François Bayrou refuse la nationalisation de Vencorex, une "claque et du mépris" pour les élus locaux.

Dans un courrier adressé ce vendredi 21 février aux élus locaux, le Premier ministre François Bayrou a repoussé l'idée d'une nationalisation temporaire de l'entreprise chimique Vencorex, située à Pont-de-Claix (Isère). La mesure avait été demandée par les syndicats et de nombreux élus locaux.

Nouveau veto pour les salariés de Vencorex dans leur quête de nationalisation. Dans un courrier adressé aux élus locaux, le Premier ministre François Bayrou a repoussé l'idée d'une nationalisation de l'entreprise chimique, située à Pont-de-Claix (Isère), spécialisée dans la production de sel, de chlore, de soude, et de leurs dérivés.

Dans cette lettre que nous avons pu consulter, il est écrit qu'"une analyse indépendante (...) a démontré que l'activité de Vencorex n'est pas viable selon tous les scénarios étudiés, y compris les plus optimistes, avec des pertes cumulées de plusieurs centaines de millions d'euros à un horizon 2032/2033."

"Dans ces conditions, une nationalisation, même temporaire, de Vencorex ne saurait être la réponse en l'absence de solution de pérennité identifiée", poursuit le courrier du Premier ministre.

Placé en redressement judiciaire en septembre 2024, Vencorex n'a "à ce jour" fait l'objet que d'une seule offre de reprise. Celle-ci a été déposée par le groupe hongrois BorsodChem, filiale de l'entreprise chinoise Wanhua, et concurrent direct de l'actuel propriétaire de Vencorex : PTT GC. Elle "comprend la reprise d'une cinquantaine de salariés" sur les 460 actuels.

Quel avenir pour le site ?

En cas de reprise partielle, une large partie de la plateforme chimique serait donc amenée à fermer. Se pose la question de l'avenir de ce site industriel, pivot de la chimie en Rhône-Alpes. "L'Etat étudiera avec le plus grand soin tous les projets de reconversion et/ou d'implantation" et "mobilisera les différentes ressources opérationnelles" pour mener à bien une reconversion de la plateforme, indique le courrier.

"Je souhaite vivement qu'un avenir soit donné à la plateforme de Pont-de-Claix par l'intermédiaire d'un pacte territorial avec les élus locaux. Les travaux (...) permettront d'identifier précisément les actions à mener, les acteurs à mobiliser et les modalités de prise en charge des coûts de démantèlement et de dépollution", poursuit le Premier ministre.

Quelle menace pour les entreprises de Jarrie et Pont-de-Claix ?

En décembre dernier, 48 personnalités politiques locales et nationales avaient demandé au Premier ministre d'envisager une nationalisation partielle de Vencorex. Selon elles, cette procédure pouvait "garantir le futur de l’activité des entreprises présentes sur la plateforme de Jarrie. Elle (aurait évité) en outre d’exposer les entités présentes sur cette plateforme à des ruptures d’approvisionnement en sel et en chlore risquant de rendre dépendantes de fournisseurs étrangers des activités relevant de la souveraineté nationale."

Selon le Premier ministre, "des solutions existent et permettent aux entreprises concernées (Arkema, Framatome, Ariane Group, ERDF) de ne pas être confrontées à des problématiques d'approvisionnement".

"Une claque dans la figure"

Présents à Pont-de-Claix, plusieurs élus écologistes, qui avaient demandé une nationalisation temporaire de Vencorex ont réagi à la décision de François Bayrou. "Ce courrier est une insulte à ce territoire, aux salariés. C'est une insulte à notre avenir. Nous avions envoyé des questions précises au Premier ministre. Nous n'avons eu aucune réponse. Ce courrier aurait pu être fait le jour-même", a déploré le sénateur écologiste Guillaume Gontard lors d'une prise de parole.

"Cette réponse est incompréhensible. Christophe Ferrari (président de la Métropole de Grenoble, NDLR) est allé voir le Premier ministre avec une carte, car il refuse de venir ici, pour lui montrer l'usine de Vencorex, l'usine d'Arkema, l'ensemble des emplois sur ces plateformes et les interconnections. (...) Raphaël Guerrero (maire de Jarrie, en Isère, NDLR) est allé voir le Premier ministre avec des informations que ses services n'avaient pas. Malgré toute cette précision des élus du territoire, nous avons cette claque dans la figure, c'est une insulte et du mépris", a regretté la députée écologiste Cyrielle Chatelain.

Source : france3-regions.francetvinfo.fr

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