Les véritables raisons de la fermeture de deux sites industriels Michelin en France (Vannes et Cholet)
Le 5 novembre, Michelin annonce la fermeture de deux sites industriels en France, Vannes et Cholet, et évoque les coûts énergétiques, les importations « chinoises » et la baisse des volumes qui rendent inéluctables les fermetures.
Mais les raisons avancées par le groupe Michelin ne suffisent pas à expliquer la fermeture de Vannes et de Cholet : les coûts énergétiques sont revenus à des niveaux proches de ceux avant conflit ukrainien et les importations sur le marché sont à des niveaux comparables depuis 2017. Le groupe Michelin continuera bien à vendre en Europe des pneus camionnette & Poids Lourds fabriqués en Europe.
La fermeture de ces usines est la conséquence de la stratégie très sélective de ses marchés par le groupe Michelin et de la politique tarifaire qui l’accompagne. Le groupe Michelin a choisi de se concentrer uniquement sur les marchés premium les plus rémunérateurs et a fortement augmenté ses prix dans le même temps. Il en résulte une chute des ventes et donc des volumes qui entraîne une adaptation à la baisse des capacités industrielles.
Cette stratégie de rentabilité toujours plus élevée répond aux exigences et aux engagements pris auprès des actionnaires : 14% de marge opérationnelle. Aujourd’hui, Vannes et Cholet. Et demain, à qui le tour ? Car ne nous leurrons pas : la sélection des marchés les plus rentables entraîne mécaniquement la fermeture de sites de production, au détriment des emplois locaux.
Les arguments clés cités par Michelin dans sa communication sont inexacts ou incomplets. L’équipe CFE-CGC le démontre.
1-Le groupe Michelin est en difficulté : inexact. Les résultats de Michelin sont très solides.
2- Ces fermetures sont inéluctables : inexact. L’activité de ces usines est rentable, c'est-à-dire qu'elle génère un bénéfice sur chaque pneu produit et vendu.
3- L’inflation des coûts d’énergie sont avec les imports chinois responsables de la fermeture des sites : des arbres qui cachent la forêt.
- Sur l’électricité, un exemple suffit : les coûts d’électricité de la France restent inférieurs à ceux de la Pologne où le groupe Michelin produit pourtant massivement.
- Les importations sur le marché Tourisme Camionnette de pneus sont évaluées aux alentours de 130 Millions d’enveloppes et ce, depuis 2017.
4- Aides publiques : à éclaircir. Au-delà du crédit impôt recherche et de l’indemnisation du chômage partiel, il est difficile pour notre organisation syndicale d’avoir une visibilité sur l’ensemble des aides publiques.
5- « Je crois à un capitalisme équilibré » (Florent Menegaux dans Capital) : vraiment ? Au second semestre 2024, aux salariés les plans sociaux et le chômage partiel et aux actionnaires les rachats d'action (500 M€ en tout pour 2024) ! Equilibre ?
Retrouvez ici le communiqué de presse
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