Le fabricant allemand a décidé d’arrêter la production de céramiques sanitaires en France et de licencier 193 de ses 275 salariés, à l’encontre de l’accord de performance collective signé en 2021. La CFE-CGC et l’intersyndicale se mobilisent.

Les deux tiers de l’effectif : voilà le nombre de licenciements qu’entend faire Duravit dans le cadre d’un plan social en cours de négociation et qui doit aboutir le 18 avril. Le 14 décembre dernier, la maison mère allemande a annoncé l’arrêt de la fabrication de céramiques sanitaires en Alsace. « Au départ, ils nous ont dit que c’était pour recentraliser la production en Allemagne. En réalité, elle sera délocalisée majoritairement hors d’Europe, en Égypte et en Tunisie », dénonce Fabienne Hurstel, déléguée syndicale CFE-CGC. « Ils saisissent un effet d’aubaine, s’appuyant sur la crise du bâtiment et de la construction », renchérit Bruno Banaszak, élu CFE CGC au comité social et économique (CSE).

Un manque d’anticipation malgré les alertes syndicales

Les deux militants dénoncent un manque d’anticipation. « Depuis 2022, nous alertons sur le fait qu’il y avait surproduction par rapport à ce que nous vendions sur le marché européen », s’emporte Bruno Bamaszak. Pourtant, l’an dernier, une vingtaine d’embauches et le recours à des intérimaires ont lieu. Tout ceci alors même qu’en 2021, un accord de performance collective (APC) avait été signé.

Selon cet accord, les salariés travaillaient 40 heures payées 37. « On nous avait dit que c’était ça ou la fermeture », se rappelle Fabienne Hurstel. Le texte avait une validité de 4 ans et l’employeur s’était engagé à ne procéder à aucun licenciement économique d’ici fin 2024. Mais le 1er octobre dernier, les salariés ont repris le travail à 37 heures avant la mise en activité partielle totale dès le 11 octobre. Les mois de janvier et de février 2024 n’ont pas été travaillés tout en restant rémunérés, au travers d’heures supplémentaires négatives. Le travail normal a repris en ce mois de mars.

Cette marche blanche intersyndicale visait à ce qu’on l’on reconnaisse le statut de victimes sans assassin aux salariés licenciés

Les salariés se sentent trahis. De même que les élus locaux, qui avaient accordé des aides financières à l’entreprise, qui s’était engagée, en contrepartie de l’APC, à investir dans des machines permettant de gagner en productivité. Le 2 mars dernier, tous se sont retrouvés dans le cortège intersyndical qui les a conduits de l’usine Duravit à la mairie de Bischwiller (Bas-Rhin). « Cette marche blanche visait à ce qu’on l’on reconnaisse le statut de victimes sans assassin aux salariés licenciés », explique Fabienne Hurstel.

En parallèle, l’intersyndicale mène d’âpres négociations. Sur les 193 personnes licenciées, 123 ont plus de 50 ans, dont une soixantaine ont atteint 55 ans et plus. Les syndicats luttent pour obtenir des mesures de pré-retraite. Autres sujets qui fâchent : les montants des indemnités supra-légales et la durée du congé de reclassement : « C’est compliqué parce qu’ils ont mis la trésorerie de l’usine à plat », s’indigne Bruno Banaszak.

Avenir incertain et reconversions difficiles

« Confiance perdue », « climat de dupes », « pilule amère »…. Les expressions du désarroi des deux élus syndicaux s’enchaînent. Mais face au manque de stratégie de l’entreprise, certains à ce stade exclus du plan social essaient de l’intégrer et nombreux sont ceux qui dès à présent consultent le point information conseil mis en place par les organisations syndicales avant même l’aboutissement de la négociation du plan social.

Avec 20 ans d’ancienneté en moyenne et des compétences très spécifiques, les reconversions s’annoncent difficiles. D’autant plus que dans cette région frontalière, les salariés peuvent se retrouver en concurrence avec des homologues allemands et des travailleurs frontaliers pour certains, eux aussi, en poste dans des usines en difficulté de l’autre côté du Rhin.

Source : Confédération CFE-CGC

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